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Débats et Propositions

Parents immigrés et école dans le contexte des quartiers populaires (Roubaix)

Hedi Saidi

MCF-HDR Institut social de Lille   

Novembre 2018

Pour les parents immigrés et avec la scolarisation des enfants, le retour définitif, qui est renvoyé aux calendes grecques a, en fait, surtout une fonction symbolique, la réussite « là-bas » apparaissant de plus en plus improbable. Le premier résultat de cette dynamique, c’est, à terme, de déplacer la réussite sociale : c’est « ici » qu’il va falloir réussir et non plus là-bas. Or, dans le pays d’immigration, les chances de promotion sociale par le travail sont faibles, en dehors du recours à l’appareil scolaire dont seuls peuvent, au sein de la famille, bénéficier les enfants (A. Zehraoui, 1994). Ces derniers et surtout les garçons vont donc devoir incarner la réussite d’un projet dont le père est porteur. Le chef de famille va transposer en la monnayant la réussite qu’il n’est pas parvenu à obtenir sur ses enfants dans le but de valoriser son image dans le pays d’immigration.

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Éducation nationale : quelle délégation pour libérer les innovations ?

Jean-Yves Delanoë

Consultant, ex-directeur d’hôpital, ex-président du Conseil de parents d’élèves « Cornec » du lycée Charlemagne à Paris, ingénieur civil des mines

Novembre 2018

Après la réforme des rythmes scolaires, qui partait d’une idée juste, mais dont la mise en œuvre fut maladroite, voire chaotique dans certains territoires, c’est maintenant la réforme des collèges qui occupe le devant de la scène, et suscite au moins autant de protestations, de prises de paroles et d’articles que la précédente. Tous les détracteurs n’ont pas forcément lu les textes avant de s’en offusquer, et pour d’autres il s’agit d’abord de défendre l’état actuel des pratiques enseignantes, le nombre d’heures dans chaque discipline et le principe 1 heure,1 cours,1 discipline, sans se poser la question de la baisse continue ces dernières années des résultats de notre système scolaire. (Enquêtes « Pisa »).

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Ambition scolaire et territoires

Jean-Luc RAYNAL

Inspecteur Éducation nationale

Novembre 2018

Dans nombre de territoires ruraux, 60% des départements sont ruraux, où l’école est souvent le seul ou le dernier service public, l’orientation des élèves concerne souvent peu les filières d’excellence. C’est une forme de déterminisme géographique qui est à l’œuvre et qui dessert le territoire. Car souvent ce qui freine en milieu rural, ce sont les projets scolaires modestes des élèves et des parents orientés vers des filières courtes, alors que paradoxalement leurs résultats sont excellents.
L’ambition scolaire, c’est l’assurance pour le jeune de disposer d’une qualification facteur d’insertion professionnelle, et pour le territoire l’assurance de disposer d’actifs qualifiés qui viendront enrichir et servir son développement. Cette ambition se développe à partir du projet de l’élève et se nourrit de son environnement.
Quels sont l’environnement, les atouts et les difficultés de l’école rurale, dans lequel se construit le projet scolaire de l’élève et son ambition ? Comment favoriser cette ambition scolaire en milieu rural ? Quelle proposition établir pour donner corps à cet objectif ?

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L’établissement scolaire dans la parole des ministres de l’éducation nationale : un objet politiquement non identifié

Bénédicte DURAND, François MONTI

IGAENR

Mars 2018

Les ministres sont rarement les auteurs de leurs discours. Inspirateurs et souvent correcteurs du travail de la « plume » qu’ils ont recrutée à leur cabinet pour ce faire, il arrive pourtant qu’ils participent à leur rédaction. Mais surtout, eux seuls assument la responsabilité de leurs déclarations à l’intention de leur administration et de leurs concitoyens. Seul le prononcé fait  foi. La parole ministérielle déployée dans les discours publics, les réponses aux questions des parlementaires ou les interventions médiatiques, sont des outils puissants de communication politique . Au rythme de leurs séquences de communication, les ministres de l’éducation nationale, face à l’ensemble de la communauté éducative, parents, professeurs, cadres de l’éducation nationale, élèves, ont dans ces occasions un auditoire potentiellement nombreux et attentif. L’objet de cette étude est de mesurer quelle place tient un des opérateurs centraux du service public d’éducation au sein de cette parole : l’établissement scolaire. Pour la cerner, dix années de transcription des prises de parole publique de cinq ministres de l’éducation nationale ont été dépouillées.

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Plus de maîtres que de classes, La professionnalisation des maitres supplémentaires

Frédérik MAROT (IEN de la circonscription 1er degré de Cluses )

Juin 2017

La loi de refondation de l’école de 2013 attribue aux écoles situées en éducation prioritaire, un maître supplémentaire dans l’objectif d’apporter une aide supplémentaire aux élèves les plus fragiles. Cet article, analyse de quelle façon, les enseignants titulaires, recrutés pour exercer cette fonction abordent cette nouvelle mission et adaptent leur posture professionnelle pour travailler au sein d’une école sans être en responsabilité d’une classe. Cette étude, prenant appui sur des ateliers d’écriture produits par des enseignants, caractérise les enjeux de cette évolution professionnelle des motivations à la construction d’une nouvelle identité professionnelle.

Sur la territorialisation de l’Éducation nationale

Alain BOUVIER (Ancien recteur, professeur associé à l’université de Sherbrook)

Juillet 2017

Ce texte concerne l’éducation en France. Ailleurs, le problème abordé dans ces quelques lignes se pose en des termes souvent différents, surtout dans les pays où l’éducation est historiquement et culturellement territorialisée. Ces questions de territorialisation ont commencé à être examinées au début des années 1990, en particulier à travers des écrits pionniers de Bernard Charlot. Dans cet article, nous considérons les territoires comme les lieux de renforcement des liens horizontaux et concrets entre les acteurs et les institutions, en vue d’élaborer et de coconstruire des projets de développement éducatif, ce qui appelle à de nouvelles formes de gouvernance locale, mais aussi globale. Ce dernier point sera peu abordé ici, nous l’avons développé dans Bouvier A. 2012.

Le business de l’éducation

Christophe ASSENS (Professeur en sciences de gestion, UVSQ)

Juin 2017

Pour répondre aux limites de la massification de l’enseignement public, l’incursion du secteur privé dans l’accompagnement scolaire devient un phénomène de plus en plus répandu. Est-ce que cette intrusion des entreprises privées préserve les missions du service public, sur l’égalité des chances, la continuité et la mutabilité de l’enseignement ? Cet article expose les enjeux historiques dans l’évolution de l’enseignement, en mettant en perspective la montée en puissance du secteur privé, renforcé par la transformation digitale comme un « nouveau phare d’Alexandrie », qui attire les jeunes générations d’élèves comme des papillons de nuit désorientés par la lumière artificielle des écrans d’ordinateur !

La santé psychologique des directions d’écoles

France GRAVELLE (Professeure en gestion de l’éducation et nouvelle gouvernance, Université du Québec à Montréal)

Mars 2017

Depuis déjà quelques années, les systèmes scolaires québécois et ontarien ne cessent de changer faisant place, d’une part, à un contexte multiculturel où l’expression des droits semble être plus marquée et, d’autre part, à l’utilisation accrue des technologies de l’information. Les commissions scolaires québécoises ainsi que les conseils scolaires ontariens sont concernés au plus haut point par tous ces changements, car c’est en grande partie sur ces organisations que la société compte pour préparer les individus à relever les défis que posent l’ère du 21e siècle (Organisation des Nations-Unis pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), 2015). Ainsi, afin de s’actualiser, les systèmes scolaires québécois et ontarien ont dû être modifiés pour répondre aux nouvelles réalités des populations desservies.

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Former les maitres : quel métier pour quelle école ?

Yves ZARKA (IA-IPR EVS)

Février 2017

Ressurgie dans le contexte de la mise en place de la mastérisation initiée sous le ministère de Xavier Darcos à partir de 2010, la formule : « enseigner est un métier qui s’apprend ! » a été son slogan critique, aussitôt repris pour engager sa réforme de la réforme par le ministre Vincent Peillon à partir de 2013. Nous ne reviendrons pas sur cette polémique qui s’est surtout résumée, selon nous, à une querelle de temporalités et de proportions entre les différents ingrédients devant entrer dans sa composition. Traitée d’un strict point de vue technique, la formation des maitres – dans son volet professionnel initial en particulier – apparait comme ayant déjà tout ou presque inventé en matière de dispositifs, de structures et de modalités. Peut-on encore faire du neuf ? Sans s’interroger sur ce que la société attend de son école, comment définir ce qu’on attend de ses enseignants ? Peut-on espérer faire changer le scénario de leur formation, pour qu’il cesse de préparer les maitres au métier d’avant-hier dans une école d’hier ?

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L’effet collégialité en Mathématiques

Jacques HUBERT (professeur agrégé de Mathématiques, Ariège)

Novembre 2016

Dans une même discipline, existe-t-il des inégalités dans la qualité d’apprentissage d’un établissement à l’autre ? Si oui, le travail en équipe est-il une variable significative de ce phénomène, créant un « effet collégialité disciplinaire » ? Quels sont les indicateurs permettant de visualiser cet effet ? L’enquête menée dans un lycée ariégeois sur la discipline mathématiques a pour objectif de répondre à ces questions et de proposer des solutions. Elle montrera aussi les difficultés à instaurer un travail en équipe disciplinaire dans un établissement. Nous observerons comment chaque acteur (enseignants, chef d’établissement et inspecteur) s’approprie au quotidien, en fonction de ses propres intérêts et visions du métier, cette injonction de plus en plus forte de l’institution à travailler autrement et à remettre en question régulièrement ses pratiques.

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