2007-2012 : Présidence d’Alain Bouvier

En 2005, quand Alain Warzee, président de l’AFAE, me proposa de me porter candidat pour être membre du conseil d’administration de cette association que je connaissais depuis longtemps et appréciais beaucoup, je ne savais pas que quelques mois plus tard, il arriverait à la fin de son mandat, qu’il ne souhaiterait pas le renouveler et qu’il proposerait au conseil de m’élire comme président, ce qui fut fait. Bien sûr, je lui avais donné mon accord.

J’aurai fait deux mandats. Ces six années de présidence m’auront permis de mieux connaître l’association, la diversité de ses membres, son fonctionnement, de découvrir ses problèmes, de l’orienter dans certaines nouvelles directions et d’en apprécier les premiers effets. Une rare chance m’a été donnée de disposer d’un temps suffisamment long, ce que je n’imaginais pas au départ.

En termes d’organisation, une association se distingue d’un établissement public ou d’un service de l’État. Elle repose sur l’adhésion de ses membres (mais en fait, adhésion à quoi ? Je reviendrai sur ce point), sur le volontariat (d’où une extrême lenteur de mise en œuvre des projets) et tient beaucoup à la convivialité des rencontres, très marquée à l’AFAE, ce qui ne va pas à l’encontre de la qualité des travaux menés, bien au contraire.

Dès le premier CA que je présidai, pour favoriser le travail en équipe, je fis approuver la composition d’un bureau élargi (alors non présent dans les statuts), composé des 2 vice-présidents, du secrétaire général, de l’agent comptable, du rédacteur en chef de la revue et de plusieurs chargés de mission avec lesquels les réunions se firent par conférences téléphoniques entre les conseils d’administration.

Les assistantes

Le départ de Valérie Tehio et l’arrivée de Carine Duvillé comme « assistante du président » (c’était l’expression de l’époque) ont immédiatement attiré mon attention sur le rôle ultra-précieux de l’unique permanente à qui tout revenait. Ce poste est un analyseur de notre association. Il est marqué par la solitude dans le travail, ressenti  à partir de la seconde année : la première passe très vite ! Il faut tout découvrir d’un monde complexe. Cela conduit les assistantes à ne rester guère plus de 3 ans, et encore pas toujours. C’est un redoutable problème pour la mémoire de notre association et la continuité de ses activités, organisées de façon très massée sur certains jours de certains mois. Enfin, avec mon élection, ce travail devenait encore plus solitaire pour l’assistante puisque je résidais en province.

Elle était alors payée par le ministère. En fait, par convention, un poste était mis à notre disposition depuis des années. J’appris très tôt que pour les associations cela ne se ferait bientôt plus et qu’en lieu et place, la DGESCO nous accorderait une subvention rediscutée annuellement, ce qui fut fait. Pourrions-nous dès lors conserver notre indépendance ? Si la première année la subvention couvrit presque le salaire en question, nous comprîmes que, d’année en année, elle irait en décroissant, que nous aurions à chercher d’autres ressources et qu’il fallait bâtir un nouveau modèle économique pour l’AFAE si nous ne voulions pas disparaître. Pour illustrer ce que cela signifie, je me souviens de notre surprise lors d’un jury de recrutement d’une nouvelle assistante : une candidate de qualité, professeur agrégée en fin de carrière, nous indiqua le montant de son salaire en précisant qu’il devrait être complété de l’équivalent des 6 HSA (d’agrégée) qu’elle touchait jusque-là ! Impossible pour notre modeste budget. Notre association dut quitter le monde des Bisounours et se lancer dans la vraie vie ! Nous maîtrisons cela aujourd’hui ; notre révolution financière est faite et réussie, merci Justin !

L’esprit de l’association

En 2006, la perspective des 30 ans de notre association nous incita à nous pencher sur son histoire. Nous organisâmes un séminaire interne pour repartir des intentions des fondateurs (plusieurs étaient encore vivants), de leur vision initiale, distinguer les principaux caps franchis et l’évolution dans le temps de nos sujets de préoccupation. Il fut clair que nous avions par nos réflexions souvent précédé et inspiré les évolutions majeures du système ; il fallait donc continuer dans cette voie. Notre « grand sage », Bernard Toulemonde, veilla à ce que rien d’important ne fût oublié.

Pour ce séminaire, nous eûmes la grande joie qu’André de Peretti (il avait alors plus de 90 ans) vînt enrichir nos échanges avec le talent que nous lui connaissons. Par la suite, Carine Duvillé obtint de lui une précieuse interview de plus de deux heures, qui mériterait d’être déposée au musée de l’éducation.

Parmi les points qui émergèrent de nos échanges, on nota la grande ouverture de notre association, qui rassemble d’anciens membres de cabinets de gauche et de droite, d’anciens recteurs nommés sous divers gouvernements, etc. Lors de nos colloques nationaux il est arrivé qu’interviennent sous des formes variées un ministre, un directeur de cabinet ou le DGESCO. Mais notre association tenait et tient encore à n’être ni inféodée à l’institution, ni en opposition avec elle. Elle se positionne un peu comme un think tank. Mais nous savons aussi que ce point qui nous réunit n’est pas suffisant pour mobiliser et entraîner l’adhésion.

Outre ces questions, je découvrais que nous étions face à une série d’autres problèmes à régler.

Curieusement peut-être, le premier concernait l’international, mais en fait l’Europe. Notre association avait été engagée par ses fondateurs dans la création d’une association européenne d’associations nationales. Au fil du temps, notre engagement réel n’avait fait que décroître malgré les colloques internationaux et les productions de cette association européenne. Surtout, on touche au nerf de la guerre : les règles financières, imaginées au départ pour que les pays les plus riches supportent les moins nantis, faisaient que nous étions devenus le principal bailleur de fonds, avec un accroissement régulier directement lié à notre démographie en augmentation. Ce n’était plus supportable par notre budget et cela ne pouvait qu’empirer. Il fallait donc nous retirer en douceur, de façon bien préparée, pour ne pas faire s’écrouler tout l’édifice : c’était le risque. De plus, nos membres fondateurs encore actifs ne voyaient pas cela d’un bon œil ; ils ne devaient pas se sentir désavoués par la jeune génération.

Je demandai à Roger-François Gauthier, vice-président, de prendre cette mission comme responsabilité principale, tout en faisant émerger au sein de l’AFAE une nouvelle politique plus active en matière de relations internationales. Le désengagement fut réalisé de façon satisfaisante, puis Roger-François créa et anima pendant plusieurs années un groupe de travail sur ces questions qui conduisit, plus tard, à imaginer le colloque de Strasbourg. Ce fut une grande réussite, à la suite de laquelle, un peu contre son gré j’en conviens, Roger-François accepta de me succéder à la présidence l’AFAE. Comment donc une page se tourne…

Notre association est ouverte à des éclairages internationaux via son excellente revue et ses colloques nationaux et régionaux. Cependant, à proprement parler, elle n’a pas de relations internationales ; après le colloque de Strasbourg le soufflé est retombé. Nous sommes seulement intéressés par quelques éclairages venus d’ailleurs. Est-ce simplement le reflet de notre culture administrative franco-française ? Le temps est sans doute venu de reprendre cette question.

Problèmes logistiques

Comme toute organisation, même modeste, notre association a besoin d’un matériel de secrétariat solide et performant. Ce fut longtemps le cas, mais à une époque moins complexe et moins évolutive. Les outils dont le siège disposait en 2006 étaient anciens, dépassés, difficilement modifiables, impossibles à lier aux nouvelles applications informatiques, sources d’erreurs et de confusions. Leur utilisation très laborieuse était le simple reflet des débuts de l’informatique et des bricolages savants d’alors. L’assistante passait l’essentiel de son temps à faire de vaines recherches d’informations et à corriger, corriger à nouveau et corriger encore !

Un audit rapide que nous avions commandité confirma cela. Nous n’avions aucune statistique fiable, ni sur les adhérents, ni sur les abonnés et, d’année en année, nous nous réjouissions de nombres extraits des ténèbres que nous citions à l’envi et, l’avenir nous le dira, qui ne correspondaient pas du tout à la réalité ! Enfin, nous ne savions rien de précis sur nos adhérents pour répondre à la légitime et lancinante question : « Qui sommes-nous ? ».

Sous la responsabilité de Nora Machuré, vice-présidente, nous avons alors entamé un long processus qui a conduit, par étapes, d’abord à renouveler et augmenter le matériel informatique, complété d’une photocopieuse performante, d’un téléphone moderne… Ceci fait, nous comprîmes que les applications elles-mêmes étaient à remplacer et qu’il fallait sortir d’un bricolage certes très sympathique mais inefficace.

Deux stratégies s’offraient à nous : la première, lente mais économique, en faisant appel aux ressources techniques de volontaires au sein de notre association, l’autre en nous tournant vers des professionnels garantissant le résultat et les délais, mais à des tarifs non négligeables.

Notre culture associative nous poussa à choisir d’abord la première solution, mais avec des succès lents et très partiels. En outre, les nouvelles nécessités techniques, notamment avec l’usage d’Internet, le développement de notre site et les productions numériques, évoluaient plus vite que nos lentes adaptations successives. L’écart entre le nécessaire et le réalisé se creusait. Les nombreux îlots de non-qualité rendaient l’ensemble défaillant et le système en place continuait à prendre une partie considérable du temps de notre assistante, pour des résultats que le conseil d’administration, à juste titre, trouvait insatisfaisants. Nous passâmes alors à une étape plus professionnelle, mais qui, en fait nécessita encore plusieurs années.

Aujourd’hui, avec l’arrivée de Catherine Moisan, ce long processus, typique du temps des associations, a abouti. En particulier nous connaissons enfin le nombre exact de nos adhérents, de nos abonnés, nous avons fait disparaître les redoutables confusions entre année civile et année scolaire (culturellement pas facile !). Nous savons aussi qui sont nos adhérents et nous pouvons donner aux régionales des informations fiables. Enfin, l’utilisation des outils numériques contemporains est possible, y compris sur le registre financier. Donc un lent mais spectaculaire progrès !

Les publications

Notre association était connue et appréciée par la qualité de ses productions : la revue Administration et éducation, le SEF (un remarquable succès, régulièrement réédité), et le site. Du plus classique au plus nouveau.

Notre revue vit et se développe grâce à ses rédacteurs en chefs successifs, tous de très grande qualité (Paul Quenet et Yannick Tenne, puis Françoise Martin Van Der Haegen et Lydie Klucik) et à son riche comité de rédaction. Il a de plus en plus accueilli en son sein des personnes de grand talent. Plus rare pour les revues en sciences humaines : les membres de ce comité viennent aux séances de travail ! En outre, ils contribuent à la veille bien nécessaire, aux échanges, et aident à la coconstruction de chaque numéro ; plusieurs sont simultanément en préparation et collent aux questions chaudes de la période, les sujets de l’année à venir étant arrêtés en conseil d’administration. On peut mesurer l’impact de la revue à l’usage important qu’en fait l’ESENESR.

Le succès du SEF s’est confirmé d’édition en édition, mais le travail de mise à jour de chacune allait en se complexifiant : comment conserver des éléments anciens qui éclairent l’histoire du système éducatif, tout en intégrant les nouveautés, nombreuses et bien nécessaires aux candidats qui préparent des concours (notre principal lectorat), tout cela sans faire un ouvrage dont le volume deviendrait monstrueux ? Faut-il le compléter d’une version numérique ? Ou même, pensaient certains, avoir seulement une telle version ?

Lorsque la question s’est posée en 2006, je vis là l’occasion de passer à une approche radicalement nouvelle : que nous ayons désormais une version numérique régulièrement actualisée et que la nouvelle édition papier, lorsqu’elle serait rendue nécessaire, se fasse de façon quasi automatique à partir de la version numérique existant alors. Ce principe simple fut accepté par le CA, mais sans qu’on en apprécie bien toutes les conséquences concrètes.

Une première version numérique vit très laborieusement le jour. Mais, pour dire vrai, les rapports à instaurer entre versions papier et numérique ne furent pas clarifiés et ce sujet est encore en train d’évoluer ; le chantier est devant nous… On retrouve là, une nouvelle fois, le temps des associations, mais peut-être aussi un effet de la culture « Éducation nationale » !

Le site de l’AFAE fut une autre histoire. Il existait depuis quelques années et l’assistante faisait des mises à jour lorsqu’elle en avait le temps, c’est-à-dire pas souvent. Ce site « à l’ancienne » n’était plus adapté et dégradait l’image de l’association. Nora comprit qu’il fallait vite prendre des initiatives, ce qu’elle fit d’abondance avec l’accord du CA. Au point qu’un jour je découvris presque par hasard que nous avions désormais deux sites ! L’ancien, devenu vieillot, était difficile à adapter aux usages contemporains, il en avait donc fallu un autre.

Aujourd’hui nous n’en avons plus qu’un (ouf !) et il devient, comme dans toute organisation contemporaine, une pièce essentielle, sans doute pas encore assez utilisée : les cultures professionnelles ne changent pas du jour au lendemain !

Les associations régionales

Notre association nationale ne serait rien sans l’implication de ses 30 régionales. Je compris vite qu’une extrême diversité régnait depuis les moins actives ou inexistantes, à celles qui se distinguaient par de magnifiques rencontres régionales. Les académies de Nantes et Rennes sortaient du lot par l’ampleur de leurs activités, ce sujet fut abordé plusieurs fois en conseil d’administration. C’est alors qu’un administrateur lança l’idée que chaque régionale pourrait s’organiser sur un mode associatif (avec autant d’associations que de régionales actives) et donc avec une très large autonomie financière. L’AFAE deviendrait ainsi une sorte d’association fédérale aux responsabilités limitées. Le débat fut lancé au sein du CA qui soulevait que, dans un tel schéma, le risque de faiblesse du responsable local serait grand face au recteur, au président de Région et aux autres autorités locales. D’où tiendrait-il sa légitimité ? Quelle serait vraiment sa capacité d’agir ? Comment serait-il choisi ? Qui préserverait l’identité de l’AFAE nationale ? Les questions se multipliaient et les discussions, bien nécessaires et qui durèrent plusieurs mois, risquaient de laisser des marques profondes et durables.

Je proposai alors en CA que l’on précise dans nos statuts le rôle et les responsabilités des régionales, qu’on leur garantisse selon certaines règles les moyens financiers pour fonctionner, de façon simple, rapide et non bureaucratique, en liaison directe avec notre agent comptable Justin Azankpo, et que nous créions un Conseil des régionales, réuni une journée par an par le président de l’AFAE accompagné de membres du CA. Cela fut voté à la quasi-unanimité, puis les statuts furent modifiés et Marie-Ève Thévenin fut chargée de veiller aux liens avec les régionales pour les développer. Ce Conseil, apprécié, s’est depuis réuni chaque année et beaucoup de régionales envoient deux personnes. C’est un excellent lieu pour des échanges de bonnes pratiques, notamment sur l’organisation de rencontres ou de colloques régionaux. Mais aussi pour éclairer et inspirer le CA.

Les colloques nationaux

Le colloque national annuel est pour l’AFAE le moment symbolique fort de ses activités. C’est le temps des retrouvailles et de la convivialité. Il est apprécié par tous. Il est organisé sur un format et un calendrier qui ne varient guère et selon une procédure bien rodée. Très tôt, courant mai, le CA choisi le thème et désigne un conseil scientifique ad hoc chargé de préparer les contenus qui seront, in fine, approuvés par lui.

Pendant longtemps les colloques se sont tenus dans les locaux de l’INSEP, dans l’académie de Versailles, dans des conditions que certains trouvaient un peu spartiates et de qualité déclinante. Nous décidâmes de tenter à nouveau l’expérience d’une organisation en province, à l’image de ce qui s’était fait à Lyon en 2004. Bordeaux proposa sa candidature qui fut acceptée car l’équipe locale était très solide et dynamique. Elle eut à travailler avec le siège, en liaison avec le Conseil scientifique. Elle était appuyée par le président de l’AFAE pour les contacts avec le recteur et les présidents de plusieurs collectivités territoriales à qui nous demandions un appui financier. Ce colloque fut une grande réussite et contribua à renforcer encore l’équipe locale.

Alors que certains membres du CA avaient vécu cet épisode provincial comme un simple intermède en pensant que les colloques suivants se referaient à l’INSEP, la satisfaction avait été telle que plusieurs académies se portèrent candidates pour accueillir le suivant ou celui d’après. Une nouvelle tradition venait de naître et depuis, chaque année, la nouvelle équipe locale tente de faire encore mieux que la précédente. La barre est aujourd’hui placée très haut ! Et lorsque l’académie de Versailles, à son tour, nous accueillit, cela n’avait plus rien à voir avec l’INSEP. Le temps avait fait son œuvre.

Ces colloques nous donnent l’occasion de faire le point sur une question vive en invitant les meilleurs spécialistes français et étrangers. En amont, la revue contribue à sa préparation sous des formes variables suivants les années, et les conférences du colloque alimentent un numéro construit en évitant l’ennuyeuse forme « actes du colloque » qui a peu d’attrait pour les lecteurs. Au contraire, il est enrichi par des appels à des auteurs supplémentaires ; en gros, c’est un numéro presque comme un autre.

Les noms de l’AFAE et de sa revue

Vers la fin de mon second mandat, la question du nom de l’association était toujours en débat. À l’époque, le deuxième « A » de AFAE signifiait « administrateurs ». Or les inspecteurs pédagogiques et a fortiori les enseignants et CPE ne se reconnaissaient pas derrière ce terme. Fallait-il changer le nom de l’association ? Toutefois, un consensus s’était établi sur l’importance de préserver l’acronyme AFAE, désormais connu et bien présent dans le paysage professionnel. Notre nouveau nom éventuel devrait exprimer un souci d’ouverture plus large que les seuls « administrateurs ». Lors de la dernière assemblée générale que je présidai, je proposai que le terme « administrateurs » soit remplacé par « acteurs ». Le vote à main levée fut largement positif et lors du CA qui suivit, la décision fut prise sans trop d’à-coups. Il avait donc fallu plusieurs années ; ainsi fonctionnent les associations…

Une autre question vive se posa également : le nom de la revue, Administration et Éducation, n’évoque pas l’AFAE et « administration », là encore, semblait devenu inadapté aux yeux de certains de nos adhérents. Nous eûmes donc à nouveau de ces débats internes dont raffolent les associations du monde éducatif ; mais il fallait vite trancher et le conseil d’administration décida, sagement à mes yeux, que le nom de la revue serait conservé, en particulier en raison de sa notoriété qu’il fallait précieusement conserver, y compris pour les moteurs de recherche.

Le rôle du président

Je n’ai rien dit de l’un des aspects du rôle du président tant il va de soi : assurer les relations avec le Ministre et son cabinet, surtout lors des changements qui sont fréquents, et avec la DGESCO. Son Directeur général[1] vint même lors d’un colloque national, en 2011, faire une conférence ; il exerce aujourd’hui de beaucoup plus larges responsabilités ! Cela me fut alors vivement reproché par certains. En fait, l’AFAE est une pépinière de futurs ou d’anciens ministres, de futurs ou anciens directeurs de cabinets, de futurs ou anciens recteurs… C’est le fondement de sa culture professionnelle spécifique, exceptionnelle, proche, disions-nous plus haut, de celle de certains think tanks. Elle est précieuse. Il faut donc la préserver.

Le président assure aussi les liens avec les différentes autorités au sein de l’académie où le colloque national est organisé, ainsi qu’avec des associations partenaires comme Éducation et Devenir ou les Cahiers pédagogiques, avec des syndicats, en particulier le SNPDEN, avec la Mission laïque française ou l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE), mais là, disons-le, nous le fîmes sans un véritable suivi digne de ce nom pour ces deux derniers organismes qui, pourtant, nous étaient acquis et pouvaient beaucoup nous apporter. Je plaide coupable.

Je n’oublie pas les liens avec les médias, ou avec des entreprises privées (comme Microsoft), ainsi que le CIEP, l’ESENESR et le CNDP devenu Canopé. L’un des membres du CA, Renée Cerisier, fut chargé de négocier et suivre les accords passés avec ces trois dernières institutions.

Ces six années de présidence de l’AFAE auront été pour moi une période très enrichissante, humainement gratifiante et que j’ai beaucoup aimée.

Alain BOUVIER

 

 

 

 

 

[1] À l’époque, il s’agissait de Jean-Michel Blanquer.

2012-2013 : Présidence de Roger-François Gauthier

A-A : ce que dit un bégaiement

 

Roger-François GAUTHIER

 

Administrateurs mes frères ? Acteurs mes rêves ? Je crois que c’est pendant la courte période où je présidais l’AFAE qu’est intervenu un vote plutôt étrange au sein d’une association : son changement de nom… sans changement de sigle. Le second « A » de AFAE ne se déclinait soudain plus en « administrateurs » mais en « acteurs » ! Qu’une grosse association abandonne son signe de reconnaissance fondateur, consistant à rassembler des personnes impliquées dans la gestion de ce que la faiblesse de la pensée fait désigner du syntagme de « système éducatif français », pour lui préférer le substantif équivoque et mou d’acteurs (et non « professionnels », ce qui eût été une autre logique encore) et qu’elle le fasse en somme en catimini, sans changer son nom, c’est l’éloquence même !

Qui sommes-nous ? Où allons-nous ? Voilà du même coup l’AFAE soudain plongée moins en pleine rhétorique qu’en pleine métaphysique ! Je ne sais pas si ce changement de nom, volontariste et incantatoire, a illico entraîné l’afflux effectif dans les rangs de l’association des supposés bataillons de professeurs des écoles et des lycée qui piaffaient d’y entrer, ni même si les anciens ont pu craindre un de ces « remplacements de population » qui alimentent ailleurs de discutables fantasmes ; mais je me demanderais volontiers dans quelle mesure on ne peut pas voir dans cette hésitation, dans ce flou de l’auto-reconnaissance, un de ces charmes du paysage français, qui, moins souvent désigné par les guides que le roquefort ou le camembert, n’en préserve pas moins un goût tellement caractéristique.

D’un côté l’AFAE représente un collectif reconnu dans l’éducation en France, un capital de confiance que représentent à égalité la revue et le colloque annuel, mais d’un autre côté sa place est typique et son changement de nom sans changement de sigle montre que tout cela n’est pas simple. J’avais été frappé quand j’avais dû aller présenter l’AFAE à des ministres ou à des cabinets qui s’installaient de voir que nous étions en général connus, mais pas « reconnus » : je me souviens que lors des débats dits « de la refondation », plusieurs membres de l’AFAE étaient impliqués, dont l’auteur de ces lignes, mais que l’AFAE était ignorée, non convoquée, non citée. Et, recherchant les causes de cette tenue en lisière, j’ai aperçu deux spécificités, voisines, de l’AFAE : elle ne conclut pas et ne revendique pas.

Justement : dans ce paysage que nous connaissons, saturé de groupes et de personnes qui défendent leur intérêt, en l’habillant souvent du qualificatif de « général », et qui croient trouver à leur porte l’alpha et l’oméga de toute réforme éducative possible ; sur cette scène éducative française, si souvent bloquée par la survivance d’idéologies diverses d’autant plus néfastes qu’elles ne se pensent plus depuis longtemps, n’est-ce pas la grande qualité de l’AFAE que de tenter d’échapper à ces clivages ?

Je répondrais sans doute oui, et c’est pour ce motif que je renouvelle mon adhésion à l’AFAE, mais peut-être aussi en me demandant si quelques conditions ne pourraient pas accompagner l’amélioration de son positionnement :

  • éviter que le fait de ne pas vouloir se couler dans les clivages préexistants détourne l’AFAE précisément d’y mettre le nez, et d’aider tous les « acteurs » à y voir clair dans les idéologies en question, à regarder les monstres de près, pour en faire fondre l’apparence ;
  • moisson faite, dégager le bon grain de l’ivraie en n’hésitant pas sur quelques sujets à conclure. Pourquoi devrait-on à ce point craindre de dégager une « position » de l’AFAE ? Peut-être plus d’ « acteurs » nous rejoindraient-ils s’ils connaissaient le sens de la pièce qu’on joue ?
  • se demander dans quelle mesure le non-engagement de l’AFAE ne ressemble pas un peu trop parfois au « devoir de réserve » des fonctionnaires de l’encadrement que nous sommes trop majoritairement : là aussi réfléchir sur nos distances vis-à-vis de l’institution me semblerait une piste salutaire. Je ne dis même pas distance vis-à-vis du pouvoir politique, qui me semble à peu près respectée, mais de l’institution, de ses corps, de nos propres clivages et articles de foi. De façon taquine, je me demanderais si le jour où les présidents de l’association ne seront plus quasi systématiquement des inspecteurs généraux ne sera pas aussi celui où de nouveaux « acteurs » comprendront qu’en les invitant l’idée n’est pas de recruter des figurants.

Allons un peu plus loin : A-A, administrateurs/acteurs ? La question est bonne. Cryptée, mais bonne. Car il s’agit bien dans ce pays de tenter de surmonter le clivage majeur installé par l’histoire entre les personnels enseignants et l’administration de l’Éducation nationale. Ignorance, incompréhension, méfiance sont les ingrédients de base des rapports entre deux grandes corporations qui n’ont pas les mêmes référentiels et concepts et peuvent vivre au fond heureuses en s’ignorant et en s’évitant. Si on ajoute à cette fracture les survivances d’autres phénomènes à résonance nobiliaire au sein d’un appareil d’État qui n’a jamais bien compris que nous étions en république, on peut alors se dire que si l’AFAE veut inventer le concept œcuménique d’ « acteurs de l’éducation », elle doit prendre encore plus conscience du caractère tout simplement révolutionnaire de sa prétention.

2013-2016 : Présidence de Daniel Auverlot

La présidence de l’AFAE est un immense honneur qui m’a angoissé dès mon élection.
Cela faisait vingt-trois ans que je connaissais l’association. Je l’avais découverte quand j’étais au cabinet du recteur à Rennes, j’avais assisté à des colloques nationaux et la richesse intellectuelle, le bonheur de réfléchir ensemble, le fait de se sentir fort de valeurs partagées me rendaient heureux quand je rentrais chez moi. Aussi, lorsqu’on me sollicitait pour animer des ateliers, j’en étais très honoré. Alain Bouvier m’a ensuite demandé d’entrer au CA. J’ai accepté avec joie. Parfois j’écoutais d’une oreille distraite ce qui s’y disait, parfois mon travail d’IA-DASEN me conduisait à manquer ou à sortir en pleine réunion. Je me le suis reproché ensuite.

 

Une seconde de bonheur d’être élu président, tellement l’AFAE a de valeurs qui sont les miennes, et ensuite trois ans où la nuit il m’est arrivé de me réveiller, parce que je craignais pour l’équilibre financier. Mais Je n’étais pas seul. Quand on est président de l’AFAE, surtout en occupant en même temps une activité professionnelle, on ne peut pas travailler en solitaire ; les vice-présidents ou présidentes, le secrétaire général, le trésorier forment une garde rapprochée sur laquelle j’ai pu m’appuyer constamment.  Quant à elle, la permanente au siège, professeur détachée, elle n’est pas une secrétaire, mais une vraie collaboratrice qui met en œuvre la décision. Naoual m’a accompagné trois mois, avant de partir de sa pleine volonté, Solène Bakowski lui a succédé. Professeur des écoles, elle cherchait une autre voie. Titulaire d’une licence de chinois, elle avait été concierge dans un hôtel quatre-étoiles à Paris. Je me suis dit qu’elle savait organiser, devancer, proposer, valoriser, être a l’écoute, tout retenir dans la discrétion et c’est exactement ce qui s’est passé. Son vrai métier était l’écriture, elle a publié des romans; quand elle a voulu quitter l’AFAE pour écrire à plein temps, je n’ai pas cherché à la retenir et j’ai été heureux pour elle. Qu’il me soit permis ici de lui rendre cet hommage.

 

Contrairement a ce que l’on pourrait croire, présider l’AFAE n’est pas en premier lieu une occupation intellectuelle, mais un défi permanent pour faire vivre l’association. La pérennisation de l’association passe par son équilibre financier et je tiens à remercier très chaleureusement Justin Azankpo, le trésorier, qui se dévoue avec tant de discrétion pour y parvenir. La mise en place du paiement par carte de crédit, la rénovation de l’application enregistrant les adhérents, les négociations avec le nouvel imprimeur, les rencontres avec la DGESCO pour la subvention donnée par le ministère, la quête de sponsors, la demande infructueuse de repeindre le siège, la réunion des correspondants académiques pour définir des stratégies de développement des adhésions, voilà le quotidien du président.

 

Il y a ensuite la revue, et son comité de direction; j’ai assez vite compris qu’il fallait laisser Françoise Martin Van Der Haegen et Lydie Klucik mener avec talent des débats qui parfois, entre gens de compagnie, exaltaient les passions. Elles accomplissent dans l’ombre un travail considérable et on leur doit en grande partie la qualité de la revue. L’AFAE n’a pas vocation à choisir une ligne politique : la confrontation des positions, des avis, des cultures, des métiers est un facteur d’enrichissement. Toutes les fois où l’on m’a demandé que la revue prenne une position sur tel ou tel sujet ou réforme, je m’y suis refusé, et je pense avoir bien fait. Notre association doit son succès à la façon qu’elle a d’élever le débat, ce serait pour moi une grave erreur que de la faire rentrer dans des prises de position sur des sujets semblant à l’instant importants, mais que le temps relativise rapidement.

 

La nouvelle édition du Système éducatif français fut aussi un grand moment de travail et de tension à cause des délais que nous nous étions fixés et des objectifs ambitieux que nous nous étions assignés : nous avons voulu en faire non pas une somme de connaissances, mais un lieu de questionnement et de problématiques essentiellement destinés à des cadres ou futurs cadres.

 

Les trois colloques de ma présidence furent des moments de grand bonheur et de grande angoisse, j’en avais souhaité les thèmes. A Versailles, « Peut-on réformer l’école? » donna lieu à  trois jours intenses qu’Antoine Prost, Claude Thélot, Pierre-Yves Duwoye, Alain Boissinot contribuèrent a éclairer. Mais que dire de ces chants vers minuit de tous les congressistes ensemble, alors que l’assemblée générale nous réunissait le lendemain à 8 heures? Le président que j’étais y a vu un moment de communion partagée, assez rare dans notre système, merci encore à celles et ceux qui l’ont organisé.

A Rennes, ce fut « L’autonomie pour quoi faire? » et je me souviens particulièrement des interventions du chef d’établissement anglais et du directeur d’hôpital : elle m’ont conforté dans l’idée que chaque colloque devait être l’occasion de comparaisons avec d’autres pays ou d’autres administrations. Je me souviens aussi de cette pièce de théâtre sans concession, sur la guerre en Tchétchénie, jouée avec un immense talent par des élèves d’option théâtre du lycée Bréquigny.

« Laïcité, intégration, éducation, la République et son école » se déroula à Nîmes, dans un département où la question du vivre ensemble se pose particulièrement. Nous y avons expérimenté une nouvelle modalité avec un numéro de la revue préparatoire au colloque. Au lycée Daudet qui nous a si bien accueillis, le questionnement de Jean Baubérot, profond et lumineux, a lance un colloque qui fut d’une très grande densité intellectuelle. En particulier les tables rondes avec les regards des religieux et des responsables d’autres services publics furent des moments de grande intelligence et de tolérance rare.

 

J’aurais aimé continuer ma présidence avec un deuxième mandat, mais mon activité professionnelle avait changé. Non pas que le métier d’inspecteur général laisse beaucoup de temps, mais il donne la liberté de s’organiser. Devenu sous-directeur à la DEPP, je ne pouvais plus me consacrer suffisamment à l’AFAE. La nouvelle présidente, Catherine Moisan, me demande deux semaines après son élection si j’ai une idée pour le colloque suivant. Le recteur Marois, dont j’avais été le proche collaborateur à Rennes, avait intitulé le projet académique en 1998 : « Ne laisser aucun élève au bord du chemin ». Il était tentant d’essayer de voir, vingt ans après, comment cet objectif pouvait se réaliser, dans un système éducatif dont toutes les études de la DEPP montrent qu’il peut, si l’on n’y prend garde, renforcer la marginalisation des élèves les plus fragiles socialement et culturellement.

 

Le colloque 2017 sur ce thème a été un immense bonheur pour moi. D’abord j’y allais comme simple participant. Je n’avais plus le souci de la logistique : chambres, repas, état des sanitaires, mauvaise humeur d’un sponsor dont le titre n’apparaît pas en assez gros caractères. J’y ai animé un atelier sur les compétences non cognitives dans la réussite des élèves avec des participants passionnés. Je savais que j’allais devenir recteur quatre jours après. Aujourd’hui, l’académie de Limoges que j’ai l’honneur de diriger est en train de  construire un projet dont le titre est aussi “Ne laisser aucun élève au bord du chemin” et s’appuie beaucoup sur les actes du colloque.

 

J’ai eu des échecs dans ma présidence : je ne suis pas parvenu à toucher assez le premier degré et l’université, ce qui faisait partie de mes objectifs. Je n’ai pas non plus réussi à élargir suffisamment le nombre d’adhérents, ni à faire remonter la subvention de la DGESCO. En tout cas ce fut une belle aventure.

 

Daniel AUVERLOT

Daniel Auverlot – Biographie

Daniel Auverlot, agrégé de lettres classiques, a été inspecteur d’académie adjoint du Val de Marne, inspecteur d’académie de la Mayenne, du Maine-et-Loire et de la Seine- Saint-Denis entre 2000 et 2012. Inspecteur général dans le groupe Enseignement primaire de 2012 à 2014, il est ensuite sous-directeur à la Direction de l’évaluation, de la performance et de la prospective. Il a été recteur de l’académie de Limoges de mars 2017 à janvier 2018. Il est recteur de Créteil depuis le 14 février 2018.

 

Alain Bouvier – Biographie

Alain BOUVIER – Bio

Né le 29/03/43

Docteur d’État en mathématiques pures, première partie de carrière à l’université Claude Bernard Lyon 1, avec de longs séjours dans des université étrangères (Ontario, USA, Rome, etc.).

À partir de 1985, responsabilités d’établissements publics ou de services publics : IREM de Lyon, MAFPEN de Lyon, IUFM de Lyon (qu’il a créé), rectorat de Clermont-Ferrand (de 2000 à 2004). Nommé membre du Haut Conseil de l’éducation en 2006, il a terminé sa carrière universitaire comme professeur de management public à l’IAE de l’université de Poitiers dont il est professeur émérite.

Il a honoré plus de 140 invitations à l’étranger sur les 5 continents et a présidé diverses associations professionnelles, dont l’ADMEE Europe et l’AFAE de 2006 à 2012, ainsi que le CA de l’Espé de Créteil de 2013 à 2016.

Actuellement il est membre du Comité parlementaire de suivi de la loi dite de Refondation, professeur associé à l’université de Sherbrooke, rédacteur en chef de la Revue internationale d’éducation du CIEP de Sèvres et directeur de la collection Profession cadre Service public qu’il a créé.

Publications : plus de 150 articles, une quinzaine de livres et des contributions à une douzaine d’ouvrages collectifs.

Roger-François Gauthier – Biographie

Né le 8 février 1952

Formation, carrière initiale et diplômes : professeur 1974-1981 (agrégé de lettres classiques), en lycée et collège, puis élève de l’École nationale d’administration (1982-1984). Co-auteur d’une thèse collective en 1987 dans le cadre de la Fondation nationale entreprise et performance sur « Les rapports de l’entreprise et de systèmes éducatifs en comparaison France, Japon, Italie, Etats-Unis ». Doctorat en 2011, Université de Lyon 2 pour la thèse : «  Malgoverno  éducatif et questions curriculaires en France : fil rouge sur travaux » (1985- 2010).

Carrière dans l’administration : différents postes de responsabilité ou direction au ministère de l’Éducation nationale (lycées, enseignement professionnel, collèges) ou dans un établissement public (1984-1988, puis 1990-2000). Depuis 2000 : inspecteur général de l’administration de l’éducation nationale et de la recherche. Auteur ou co-auteur de rapports notamment sur l’évaluation des établissements, les acquis des élèves, l’orientation active, le baccalauréat, les diplômes de licence et de master, la carte scolaire.

Membre du Conseil supérieur des programmes (2013-sqq.)

Consultances : 2002 sqq. : consultant à l’UNESCO. Consultant au Japon, en Inde, dans divers pays d’Afrique subsaharienne, en Algérie, en Tunisie, au Brésil.

Membre du bureau de la Standing Conference of Inspectorates (SICI) de 2002 à 2008.

Enseignement : chargé de cours université de Lyon 2, puis professeur associé de politiques éducatives comparées (2011-2017)  à Paris-Descartes. Invité universités notamment de Genova, Shanghai, Buenos-Aires, Cambridge, Philadelphia.

Quelques publications :

  • Querelles d’école, Serdimap-Hatier, 1987 ;
  • Mon enfant entre au collège, Stock, 2000 ;
  • Les contenus de l’enseignement secondaire dans le monde, état des lieux et perspectives, UNESCO éd., 2006.
  • L’école et l’argent, Quels financements pour quelles finalités?, avec André D. Robert,  Éditions Retz, 2005.
  • Ce que l’école devrait enseigner, Pour une révolution de la politique scolaire en France, Dunod, 2014.

Mots-clés : contenus d’enseignement ; comparaison internationale en éducation ; politiques éducatives ; curriculum ; collège.

 

 

André Lafond – Biographie

Décès d’André Lafond, ancien président de l’AFAE

C’est avec émotion et tristesse que nous avons appris la mort d’André Lafond, ce vendredi 2 juillet 2021.

André a été notre troisième président, l’AFAE et sa revue lui doivent beaucoup.

C’était un brillant humaniste, porté par une double formation en mathématiques et en philosophie. Convaincu de la nécessité d’une ouverture européenne et internationale, il a constamment œuvré en ce sens à tous les niveaux de l’association.

C’est sous sa présidence, de 1987 à 1993, que le bulletin de l’AFAE est devenu une véritable revue, éditée par un professionnel et dotée d’un comité de rédaction. C’est lui qui, face à l’influence et à la notoriété grandissantes de l’association, a entrepris le premier de définir par écrit l’identité, les valeurs et les principes de fonctionnement de l’association et de sa revue, tels qu’ils nous inspirent encore aujourd’hui.

Mais plus que tout, ce sont ses qualités personnelles qui ont marqué tous ceux qui l’approchaient ; ouvert, plein d’esprit, à la fois réservé et souriant, il manifestait un intérêt généreux et sincère à l’égard de ses interlocuteurs. Nous garderons le souvenir de son allure éternellement juvénile, de sa grande élégance morale et intellectuelle, de sa profonde humanité.

André LAFOND – Courte biographie

 

Né à Saint Etienne  en 1930, décédé à Paris le 4 juillet 2021.

 

Études de philosophie et de mathématiques à l’Université de Lyon.

Études de philosophie à la Sorbonne.

Agrégation de philosophie.

 

Professeur de philosophie à Tunis, Rabat et Paris.

Détaché au ministère de la Coopération puis au ministère des Affaires étrangères (Direction générale des relations culturelles, scientifiques et techniques), de 1962 à 1971, dont Attaché culturel au Viet Nam, à Saigon (1965-1967).

Inspecteur d’académie de l’Essonne puis conseiller auprès de la Mission de recherches pédagogiques (1971-1973).

Chef du  Service d’information  et de la communication du ministère (1974-1980).

 

Chargé de mission puis inspecteur général, groupe établissements et vie scolaire (1981-1994).

Pendant cette période on peut noter plus particulièrement les activités suivantes :

– Suivi, analyse et évaluation de la problématique du projet d’établissement

– Participation à plusieurs missions communes avec l’IGAENR, dont l’évaluation de 100 lycées(1990) et l’observation de la rénovation des collèges (1991-1992)

– Création et animation d’un groupe interdisciplinaire consacré à l’étude et à l’observation de l’application déjà observée  ou simplement attendue des nouvelles technologies dans chacune des disciplines (1981-94).

 

Sur le plan international on peut ajouter, parmi d’autres :

– Participation à plusieurs  programmes de l’0CDE impliquant des missions au Danemark et en Ecosse,

– Pour le Ministère, des missions au Québec (observation des  applications des nouvelles technologies).

Alain Michel – Biographie

Alain MICHEL

 

IGEN de 1994 à 2010, il est depuis sa retraite consultant international en politique éducative et en prospective de l’éducation/formation. Président d’honneur de l’Association française des acteurs de l’éducation (AFAE) et de l’Institut européen d’éducation et de politiques sociales (IEEPS), dont il est aujourd’hui le conseiller scientifique, ainsi que de Futuribles International, et membre du comité de rédaction de trois revues : European Journal of Education (depuis 2007), Administration et éducation (depuis 1994), et Futuribles (depuis 1992). De 1994 à 2010, il a été membre du comité d’orientation et de perfectionnement du CLEMI (relations entre presse et éducation) et de 1994 à 2006 de la Commission française auprès de l’UNESCO.

Inspecteur général de l’Education nationale (1994-2010) il a présidé plusieurs jurys de concours de recrutement d’enseignants, dont l’agrégation de sciences économiques et sociales de 2004 à 2009, et participé aux jurys de recrutement d’inspecteurs et de personnels de direction. Membre du comité directeur du Centre de recherche et d’innovation (CERI) de l’OCDE de 1993 à 2004, il a participé à plusieurs grands projets et été rapporteur général de la Conférence internationale sur les indicateurs de l’éducation (INES) en Finlande en 1996. Il a effectué des missions internationales d’évaluation et de formation dans de nombreux pays pour l’OCDE, la Commission européenne, le Conseil de l’Europe, la Banque mondiale, l’UNESCO et le Ministère français des affaires étrangères. Agrégé de sciences économiques et sociales, il a occupé divers postes de responsabilité au ministère de l’éducation et au ministère des affaires sociales (directeur général du Centre national d’études supérieures de sécurité sociale, aujourd’hui EN3S) après avoir été durant 6 ans directeur adjoint des études de l’École nationale d’administration (1978-1984). Auparavant il était enseignant à la Faculté de sciences économiques d’Aix-Marseille et à Londres, après des études en France et aux USA (boursier Fulbright pour des études de PhD en économie à Northwestern University). Il a publié de nombreux rapports, ouvrages et articles sur l’éducation, la politique éducative, le management public et la prospective. Il est membre du comité scientifique de la fondation « Potentiels et Talents » et membre fondateur de l’Association « Inspecteurs de l’éducation sans frontières ». Il a effectué des missions dans 35 pays : Afrique du sud, Albanie, Allemagne, Argentine, Autriche, Belgique, Canada, Danemark, Espagne, Finlande, Grèce, Hongrie, Irlande, Italie, Japon, Luxembourg, Malte, Maroc, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Portugal, République Dominicaine, République tchèque, Roumanie, Royaume-Uni, Russie, Sénégal, Slovaquie, Slovénie, Suède, Suisse, Tunisie, Turquie et USA.

Septembre 2024

Paul Ricaud-Dussarget – Biographie

Né le  16 septembre 1938

 

Agrégé de mathématiques, il a enseigné au lycée d’Agen puis au lycée Montaigne à Bordeaux.

Il a participé à la création de l’IREM de Bordeaux et collaboré à de nombreux groupes de recherche pédagogiques.

Après avoir été directeur adjoint du CRDP de Bordeaux  puis directeur du CRDP d’Orléans, il sera successivement Inspecteur d’académie  DSDEN dans les départements de la Creuse, de la Dordogne, de l’Eure-et-Loir et du Pas-de-Calais

Il entre dans le groupe « Établissements et vie scolaire » de l’inspection générale en 1991, où il est en particulier spécialisé dans l’orientation.

 

Il a adhéré à l’AFAE en 1979

 

Bernard Toulemonde – Biographie

Bernard TOULEMONDE est né le 14 juillet 1939 à Aire-sur-la-Lys dans le-Pas-de-Calais.

Après le baccalauréat obtenu en 1959, Bernard Toulemonde suit des études de droit à la faculté de Lille, tout en étant surveillant d’externat au lycée de garçons de Douai (Nord), jusqu’au DES de droit public en 1965 et de Sciences politiques en 1966. Il soutient sa thèse en 1971 et est reçu à l’agrégation de droit en 1976.

Il est assistant à la faculté de droit de Lille II (1966/1971) puis maître-assistant (1972/1976), maître de conférences agrégé (1976/ 1979) et enfin professeur de droit public depuis 1980 ; il participe à partir de 1974 au cabinet du président du conseil régional du Nord Pas de Calais, Pierre Mauroy.

En août 1981, il est nommé chargé de mission auprès du Premier ministre Pierre Mauroy. De 1982 à 1987, il est directeur des Affaires générales au ministère de l’Éducation nationale (affaires juridiques, affaires sociales, enseignement privé, gestion de l’encadrement supérieur…).

Il est recteur de l’académie de Montpellier (1988/1991), de Toulouse (1991/1992), conseiller auprès de Jack Lang, ministre de l’Éducation nationale (1992/1993). Inspecteur général de l’Éducation nationale en 1993, Doyen du groupe « Établissements et vie scolaire » (1995/1998), il est nommé directeur de l’enseignement scolaire (mai 1998/janvier 2000). Retraité depuis 2005, il conserve plusieurs activités (cabinet du président de Région Haute-Normandie de 2006 à 2009, consultant et formateur pour un cabinet spécialisé sur les questions d’éducation, pigiste à l’Agence éducation formation).

Bernard Toulemonde est l’auteur de nombreux articles dans les revues spécialisées, d’une Petite histoire d’un grand ministère (Albin Michel, 1988) ; il a dirigé Le système éducatif en France (La Documentation française, 3e éd., 2009) et publié en 2017 avec Soazig Le Nevé : Et si on tuait le mammouth ? Les clés pour (vraiment) rénover l’Éducation nationale (éditions de l’Aube).