“La journée académique de la pédagogie, miroir de la créativité des professeurs et des territoires” par Éric PENSO           

« La journée académique de la pédagogie, miroir de la créativité des professeurs et des territoires »

 

Éric PENSO           

Elisabeth CARVIN        

Hervé FOURMENT     

 

La journée académique de la pédagogie (J.A.P) est instaurée dans l’académie d’Aix-Marseille depuis 2016. Véritable « concours Lépine » de la pédagogie, elle permet aux enseignants, de la maternelle au lycée, de présenter des actions qu’ils ont imaginées pour leurs élèves, avec la volonté de les aider à surmonter leurs difficultés d’aujourd’hui et de relever les défis de demain.

Cette manifestation s’apprête à fêter sa cinquième édition le 21 mars prochain. Durant cette même période l’académie d’Aix-Marseille a choisi d’organiser son territoire en 21 réseaux construits en fonction du parcours des élèves. Le fonctionnement de ces réseaux académiques repose sur une démarche privilégiant l’horizontalité du dialogue et de la prise de décision. Les réseaux académiques offrent ainsi aux enseignants du premier comme du second degré, des espaces d’échanges et de collaborations autour de problématiques pédagogiques communes, à l’école, au collège et au lycée (général, technique ou professionnel), sur la base d’un diagnostic et d’objectifs partagés.

Les réseaux académiques se sont peu à peu révélés comme des incubateurs d’initiatives pédagogiques qui se retrouvent exposées, discutées et diffusées lors de la J.A.P.

La J.A.P nous offre ainsi une belle opportunité de nous interroger sur la plus-value que peut apporter un pilotage éducatif pensé délibérément de bas en haut. Autrement dit, comment partager l’inventivité des professeurs ? Comment susciter un échange de pratiques entre eux ? Comment partir de ces initiatives de terrain pour faire émerger un projet académique, voire régional ?

Légende : les chiffres représentent le nombre d’actions que chaque réseau a présenté lors de la quatrième édition, le 30 mars 2019. Un réseau fédère entre 8 et 25 établissements du second degré, 20 à 60 groupes scolaires (premier degré).

 

Le réseau académique apparaît comme la bonne échelle territoriale pour faire connaître son action et la mettre en œuvre, en parler à d’autres, mettre en résonance les idées et les compétences, créer ainsi une émulation pédagogique. Une instance est tout particulièrement propice à ces échanges de pratiques : il s’agit du   conseil pédagogique de réseau. Ce dernier offre une tribune de choix aux porteurs de projet, et permet de susciter l’envie des professeurs d’aller plus loin : organisation d’observations croisées en classe (entre pairs),  formulation partagée de besoins de formation, mise en œuvre d’actions pédagogiques concertées… au sein du conseil pédagogique de réseau, les collaborations s’enrichissent, les équipes enseignantes apprennent les unes des autres, les formateurs, les chefs d’établissement, les directeurs d’écoles et les inspecteurs référents accompagnent le mouvement, le territoire devient apprenant.

Afin de surfer sur cette dynamique, la JAP réserve à chaque réseau académique un espace spécifique, où l’on pourra apprécier la richesse et la coordination des actions présentées.

Bien sûr, la JAP élargit encore le champ des possibles, dans la mesure où elle permet aussi de découvrir la diversité des projets conduits dans les autres réseaux. Les participants ont l’opportunité d’aller à la rencontre d’équipes éloignées géographiquement et qui travaillent sur les mêmes thématiques (l’impact des classes dédoublées dans l’apprentissage de la lecture, la sensibilisation à la transition écologique, le développement de l’esprit critique…). La cellule « recherche, développement, innovation, expérimentation » (CARDIE) a vocation à rapprocher ces professeurs, éducateurs, personnels de direction, partenaires, chercheurs…, et à prolonger les échanges au-delà de la JAP, qui constitue un début et certainement pas une fin. C’est ainsi que cette journée donne la possibilité de rajouter à la dimension territoriale celle de problématiques récurrentes inter-réseaux.

La dernière édition de la JAP a connu un rayonnement régional avec la participation des académies de Nice et de Corse. Puisse le 21 mars 2020 voir germer les premières graines d’un projet plus fédérateur encore, impliquant l’ensemble de ces deux régions académiques. Ce sera le premier jour du printemps, époque de tous espoirs !

 

Eric PENSO

Elisabeth CARVIN

Hervé FOURMENT

 co-responsables de la JAP

 

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« La forme scolaire : l’interroger, la repenser, la réinventer » 22e rencontre inter-académique Nantes-Rennes

Mercredi 15 janvier 2020

Au Lycée Sévigné

2 rue de la Chalotais,

35 510 Cesson-Sévigné

Programme
« La forme scolaire : l’interroger, la repenser, la réinventer »

9h – 9h30 – Café d’accueil

9h30 – Ouverture du colloque par les responsables académiques de l’AFAE

9h40-10h : Intervention de Monsieur le Recteur de l’académie de Rennes

10h – 10h45 : Conférence d’Agnès LEPRINCE, maîtresse de conférences en sociologie, en charge de la recherche à l’INSPE de Bretagne : « Tensions entre forme scolaire et pratiques scolaires et culturelles des élèves »

10h45 – 11h15 Échanges avec la salle

11h15 – 12h : Table ronde
« La forme scolaire : représentations, interrogations, propositions croisées »
Cette table ronde rassemblera quatre acteurs de l’éducation des académies de Nantes et de Rennes, aux fonctions et aux missions variées. La pluralité des points de vue et des expériences servira les échanges, qui viseront à caractériser la forme scolaire telle qu’elle se présente aujourd’hui dans notre système éducatif. Ils l’interrogeront aussi au regard de la réussite de tous les élèves, et des enjeux de notre société du 21e siècle.
Avec : Béatrice BOURDAIS, directrice de l’EREA Les Pins (Ploemeur) ; Jean CATHALA, principal du collège Le Porzou (Concarneau) ; Éric DELAMOTTE, conseiller pédagogique départemental à la DSDEN de Vendée ; Sylvie MARQUER, responsable de la Cardie de l’académie de Nantes.

12h – 12h30 Échanges avec la salle
Librairie et échanges entre participants
Déjeuner sur le site du lycée

13h45 – 15h30 : Les ateliers

Atelier – 1 – Forme scolaire et esprit critique, jugement autonome, sensibilité. Animé par Isabelle LEGRAND. Personne ressource : Jocelyne EL AMIRI, enseignante de sciences économiques et sociales au Lycée Lesage à Vannes. Un périmètre courant pour la classe : 35 élèves, une salle, 55 minutes. Cela permet-il aux élèves de réellement développer un esprit critique et la capacité à produire une pensée autonome ?

Atelier -2 – Les formes alternatives dans l’institution (lycées seconde chance, micro-lycées, collèges et lycées expérimentaux …). Animé par Gérard MOREAU. Personne ressource : Emmanuelle FORGEOUX, coordinatrice du micro lycée de Rennes. Qu’est-ce qu’une forme alternative ? Quel rôle leur revient au sein du système ? Sont-elles reconnues ? Pérennisées ? Indispensables ? Devraient-elles, à terme, faire évoluer l’ensemble du système scolaire ? Quel lien avec l’autonomie et la liberté pédagogiques ?

Atelier – 3 – La forme scolaire en France et ailleurs : le système finlandais. Animé par Béatrice BOURDAIS. Personne ressource : Nelly DANET, principale du collège des Haurtes-Ourmes à Rennes. Le système finlandais permet-il d’interroger la forme scolaire française ? Y a-t-il des éléments transposables en France ? En quoi nos récentes réformes s’inspirent-elles d’un tel système qui montre une certaine efficacité ?

Atelier – 4 – Comment des changements d’espaces, de mobilier, d’outils numériques amènent-ils à une pratique pédagogique revisitée ? Animé par Sylvie MARQUER. Personne ressource : Martial GAVALAND, professeur de physique-chimie au lycée d’Estienne- d’Orves de Carquefou. En 2017, un nouveau lycée ouvre ses portes à Carquefou dans l’académie de Nantes, avec un cahier des charges novateur (place importante du numérique, format et équipement des salles…). Quelle influence et quel impact peuvent avoir ces espaces plus ouverts et plus mobiles sur les apprentissages ?
Atelier – 5 – Génération née après l’an 2000 et forme scolaire : la rencontre… Animé par Claire MAITROT. Personne ressource : Patrick COTTIN, directeur de la maison des adolescents de Nantes. Le profil de cette génération a évolué tant sur le plan individuel que collectif. En quoi ses nouvelles façons d’être et de faire impactent-elles ses rapports avec la forme scolaire aujourd’hui proposée ? Quelles perspectives retirer de ces constats ?

Atelier – 6 – La forme scolaire et la parole des élèves. Animé par Bertrand TALLON. Personne ressource : Bertrand ÉLISE, proviseur du lycée Jean-Dautet de La Rochelle. En quoi la valorisation des élèves et la prise en compte de leur parole contribuent à la réussite individuelle et collective ? Quels sont les freins à une véritable valorisation de cette parole ? De quelles marges de manœuvre disposent les équipes de direction ? L’atelier s’enrichira d’un échange de pratiques déclinant 10 actions concrètes au service des équipes du 1er comme du 2nd degré.

Atelier -7 – La forme scolaire et la mixité des publics. Animé par Véronique BLUTEAU-DAVY et Catherine NADAN. Personne ressource : Stephen RENOUX, professeur de génie mécanique au lycée professionnel Claude-Chappe d’Arnage et formateur. Accueillir des publics variés en formation : et si c’était une chance pour la réussite des apprenants et pour le développement professionnel des formateurs ? Quels en sont les leviers et les freins ?

Atelier – 8 – Forme scolaire et formation. Animé par Pierre PILARD. Personne ressource : Éric DELAMOTTE, conseiller pédagogique départemental à la DSDÉN de Vendée. Les évolutions du système éducatif et les besoins évolutifs des élèves amènent les équipes à penser à de nouvelles formes scolaires. Pour cela la formation a vocation à soutenir et accompagner la réflexion des équipes. Prenant appui sur la formation initiale statutaire des directeurs d’école, cet atelier permettra de faire émerger et mutualiser les formes de travail collaboratif à l’œuvre dans les écoles et les établissements ainsi que les leviers pour les faire évoluer selon un pilotage pédagogique partagé.

15h45- 16h30 : Conférence du grand témoin, Romuald NORMAND, sociologue à l’Université de Strasbourg : « Diversité des formes scolaires : quels possibles ? »

16h30 – 17h : échanges avec la salle

17h : Clôture du colloque par les responsables académiques

Conférence-débats : “Et si nous inventions l’École de demain ?” [Académie de Lyon]

Mercredi 12 février 2020 à 16 h 30

Collège Gilbert Dru
42 rue Jeanne Hachette
69003 Lyon

Nous relèverons 3 défis majeurs pour l’École de demain :

  • L’École face aux défis de la gestion des ressources humaines et de la formation
  • L’École face aux défis des nouveaux espaces scolaires
  • L’École face aux défis du bien-être et de l’hospitalité scolaires

Vous trouverez tout le programme de cette conférence-débats à laquelle nous espérons vous retrouver en cliquant sur le lien suivant :

PROGRAMME de la conférence-débats

Si vous souhaitez participer à cette soirée, les inscriptions sont obligatoires. Réservez vos places dès maintenant en cliquant sur le lien suivant :

CLIQUEZ ICI POUR L’INSCRIPTION
– Dans la limite des places disponibles –

“Petit déjeuner / échange” le mercredi 29 janvier 2020 [Académie de Paris]

Mercredi  29 janvier 2020 de 8 h 30 à 10 h 00

Lycée Henry IV

23 rue Clovis

75005 Paris

Les grands enjeux de sciences/société nous interrogent sur l’importance de la culture scientifique et technologique. Les questions d’actualités qui impactent notre quotidien et notre avenir nécessitent un bagage scientifique et un vrai débat démocratique. Lorsqu’on parle de e-commerce, de réchauffement climatique, de reconnaissance faciale, de mondialisation, de produits phytosanitaires, de chimie verte, ou de nucléaire, on constate qu’une éducation à la culture scientifique est indispensable pour mieux aborder ces sujets de manière critique, éclairée et éthique. Quelle est la place de la culture scientifique dans le parcours scolaire et citoyen ? Avons-nous progressé entre les intentions et les faits ? Quels sont les enjeux pour l’élève et le collectif ? Comment ces questions sont-elles abordées dans d’autres pays ? Comment nous plaçons nous à l’international ? Existe-t-il des coopérations ? L’Association Française des Acteurs de l’éducation a le plaisir de vous convier à un petit déjeuner / échanges autour de la présentation d’Anne SZYMCZAK, Inspectrice Générale de l’éducation, du sport et de la recherche.

 

L’inscription est nécessaire dans un but d’organisation, merci de vous inscrire sur le lien suivant avant le lundi 27 janvier 2020 : Inscriptions

42e colloque : “Parcours, mobilités, territoires : pour une fabrique des possibles”

Colloque national à Bordeaux et en ligne, le 27 mars 2021

Parcours, mobilités, territoires : pour une fabrique des possibles”

           Présidente du Conseil scientifique : Françoise Moulin-Civil

Le système éducatif – parce qu’il se préoccupe légitimement de l’avenir des élèves qui lui sont confiés – n’a jamais été avare de circulaires censées régir ce que l’on appelle communément l’orientation et de dispositifs censés régler la question du choix de la voie à suivre (générale, technologique, professionnelle, par apprentissage), et désormais, la question du choix des spécialités en première. Ces textes, dispositifs et autres mécaniques d’orientation et d’affectation -dont une approche historique s’impose- se sont succédé au gré des lois d’orientation et de programmation jusqu’aux derniers avatars connus : Affelnet 6e, Parcours avenir, Affelnet 3e, Cycle de détermination, Parcoursup. Cette façon de faire, qui relève d’une vision et d’un pilotage centralisés, alors même que la dimension territoriale est aujourd’hui majeure, masque dangereusement les ruptures qu’elle engendre. Elle accentue aussi le décalage entre les attentes de la société, cristallisées dans celles des familles et des élèves eux-mêmes mais aussi celles du monde économique, et un système éducatif compact, peu fluide, marqué durablement par des successions de discontinuités et de ruptures, par des conseils de classe figés dans un rituel archaïque de « propositions » et de « décisions » d’orientation, par des choix à opérer ou des non-choix à subir, d’autant plus tôt que l’on est en difficulté scolaire ou sociale, souvent les deux. Il est curieux de constater qu’en fin de troisième, un élève passe en seconde sans que l’on parle d’orientation… ou bien est « orienté » ! Ce qui devrait s’accomplir en toute connaissance de cause, dans l’appréhension objective des cheminements individuels, des capacités et des aspirations de chacun et loin de toute approche psychologisante, montre en fait que l’éventail des possibles et l’horizon sociogéographique ne sont vraiment pas les mêmes pour tous. Or, là est tout l’enjeu : dans un monde devenu changeant et exigeant en termes de compétences et d’adaptation en permanence à toutes sortes de mobilités, comment former l’individu et le citoyen d’aujourd’hui et, surtout, de demain ? Comment ouvrir aussi largement que possible le spectre des choix ? Comment informer sans déformer ? Comment entretenir une disponibilité active non exclusivement centrée sur une préparation à des métiers néanmoins essentielle ? Bref, un vrai pari sur l’avenir.

 

Axe 1

Ce pari doit nous amener à nous interroger d’abord sur le cadre de formation dans lequel les élèves devraient avoir la possibilité et, donc, la liberté de construire leur propre parcours individuel et sécurisé, certes dans un environnement social et territorial identifié, mais en bénéficiant d’une même exigence de formation ouverte. Autrement dit, comment penser une offre de formation plus en phase avec le monde nouveau et pas seulement celui de l’emploi ? Les filières classiques de formation, assez étanches même si les passerelles existent, restent-elles adaptées ? Les passerelles fonctionnent-elles ? Les filières valorisent-elles les compétences les plus adéquates ? Dans l’hypothèse où l’on pourrait aller vers un système plus « modularisé » dans lequel les voies de formation seraient plus intégrées, n’est-ce pas d’une formation refondée, plus largement interdisciplinaire – y compris dans la voie professionnelle –, que les élèves ont besoin, au collège comme au lycée, voire dans le premier cycle universitaire ? Sans méconnaître le cadre imposé par la scolarité obligatoire et la nécessité d’acquérir un bagage minimum commun comme dans la plupart des systèmes européens, sur quoi repose l’idée, dans le cycle Bac – 3, de pré-formater et de spécialiser les élèves ? De quel type de spécialisation s’agit-il d’ailleurs ? Cela se fait-il en cohérence avec le supérieur ? Tout cela devrait nous inviter à mettre en perspective la réforme en cours du lycée et du baccalauréat.

Axe 2

Ce pari doit nous amener à nous interroger ensuite sur la nécessité d’une régulation de l’offre et de la demande dans une perspective non éludable d’employabilité et d’insertion professionnelle. Comment s’organise l’offre ? À quelles exigences des territoires, des employeurs, des établissements d’enseignement supérieur répond-elle ? Comment pallier les déséquilibres évidents concernant les filières, la cartographie de leurs implantations, les structures d’accueil existant à tous niveaux (internats attractifs, logement étudiant, restauration, transports…) ? Quelle doit être la nature du contrat avec le(s) territoire(s), en particulier avec les régions qui, aujourd’hui, ont entre les mains le pouvoir – et sans doute le devoir – de régulation ? Les territoires peuvent-ils ignorer la question de la non-mobilité géographique des jeunes – pour des raisons sociales et/ou culturelles – et celle des choix d’options, de filières, de spécialités qui se font dans la proximité de vie et sous l’influence des pairs ? Peut-on ou doit-on penser une offre qui s’adapterait à la demande et à la diversité des publics plutôt que le contraire ? Quel rôle jouent les classements d’établissements (du secondaire comme du supérieur) et la floraison des salons ? Quels sont les déterminants des préférences et comment les concilier, d’un côté, avec les possibilités et besoins d’emploi tout en évitant l’ « adéquationnisme » et, d’un autre côté, avec les désirs et aspirations des jeunes ?

Axe 3

Ce pari doit nous amener à nous interroger enfin sur la résolution des contradictions qui étreignent le système éducatif français, lequel tangue sans cesse entre la culpabilité due à l’échec et la promotion des filières d’excellence. Peut-on déjouer ou assumer sans complexe l’extrême polarisation entre les sortants sans diplôme et les classes d’élite, entre sélection et équité des chances ? Comment sortir d’un système où le score et le niveau sanctionnent et engendrent la pire des autocensures, où l’éducation à l’orientation, quand elle existe, peut s’avérer contre-productive, où les diplômes et les concours sont la raison et la fin de tout, contrairement à ce qui peut se passer dans d’autres pays ? Si l’entrée au collège et l’entrée au lycée s’apparentent à des solutions de continuité, voire à des ruptures, où en chercher les responsabilités et comment y remédier ? Le cycle 3 a-t-il commencé de faire son œuvre ? Peut-on penser une telle transition entre la troisième et la seconde ? Sur quelles exigences doit se construire la transition « bac – 3 / bac + 3 », sur des « solutions numériques pour l’orientation vers les études supérieures », comme y invite le dernier appel à projets du PIA3 ? Quelle place entend prendre l’enseignement supérieur dans le processus ? Que nous apprennent, à tous ces égards, les comparaisons internationales ? In fine, le système éducatif peut-il tenir le cap de l’avenir de la jeunesse de France dans un monde européen et international qui la défie sans cesse par ses multiples sollicitations ? Peut-on seulement encore, dans une tentative holistique, parler d’orientation alors même que le monde d’aujourd’hui semble déboussolé ?”

 

Retrouvez les actes du colloque dans le numéro 171 (2021/3) de la revue Administration et Éducation

 

41e colloque : Existe-t-il une politique des ressources humaines à l’Éducation nationale ?

Colloque national à Rouen, les 22, 23 et 24 mars 2019

« Les effectifs des personnels de l’Éducation nationale  ont longtemps été mis en parallèle avec ceux de General Motors ou de l’Armée rouge. La comparaison avait pour but de tenir ce ministère pour ingouvernable (le nombre), ingérable (les statuts), irréformable (l’idéologie réputée y régner). L’évolution du marché automobile a eu raison du constructeur. La dislocation de l’Union soviétique a entraîné la disparition de son armée. Qu’en est-il de l’Éducation nationale, confrontée à des mutations décisives, partagées par de nombreux pays mais inscrites dans une histoire singulière ? Comment concilier gestion de masse et reconnaissance de compétences singulières ? Comment harmoniser cadre national et autonomie locale ? Comment prendre en compte les spécificités d’un « magistère » inscrit dans le projet de la Cité, les attentes d’une « profession » exercée dans le cadre d’un parcours personnel, les exigences d’un « métier » accompli au sein de successives équipes éducatives ?

Premier axe de réflexion : les métiers de l’Éducation nationale. Que reflète leur diversité ? Comment est-elle mise au service de la réussite des élèves à l’échelle locale ? Comment est-elle organisée de manière efficace et efficiente aux échelles locale (où le rôle des chefs d’établissement est essentiel), académique (à l’heure de leur reconfiguration) et nationale (historiquement déterminant) ? Cette diversité est redoublée par la complexité des systèmes éducatifs, des autorités de tutelle, des statuts et des corps, voire des disciplines. Comment concilier sur le terrain besoins fonctionnels et devoirs statutaires ? Quel rôle peut jouer l’échelon académique dans un cadre national ? Anciennes ou récentes, les identités professionnelles sont confrontées à d’importantes évolutions : massification et hétérogénéité accrue des publics, réorganisation des parcours, développement des usages numériques et transformation du lien pédagogique. Quelles difficultés et quelles éventuelles souffrances, mais aussi quelles perspectives nouvelles pour les enseignants et les personnels éducatifs ? Quels changements dans les attentes à l’égard de l’École ? dans le statut social et la reconnaissance des enseignants ?

Deuxième axe : la gestion des personnels et de leurs carrières. Au problème récurrent d’une gestion de masse peinant à faire place aux équipes et aux individus qui les composent se sont ajoutées les fractures territoriales et la diversification des parcours professionnels. Comment repenser le recrutement des personnels ? Comment assurer leur formation et notamment celle des enseignants? Comment articuler formations initiale et continue ? Comment fonder sur un dialogue régulier et confiant entre l’institution (exprimant ses besoins) et ses artisans (formulant leurs vœux) le déroulement d’une carrière qui doit inclure une mobilité concertée et raisonnable et ne peut ni ignorer pratique réflexive, évaluation et formation, ni renoncer à encourager et promouvoir, à accompagner et le cas échéant reconvertir ?

Troisième axe : la valorisation fonctionnelle des acteurs. Elle est inséparable des notions d’ « établissement », d’« équipe éducative » et de « gestion des ressources humaines de proximité ». La diversité de l’équipe éducative traduit la complexité d’une action pédagogique qui ne se réduit pas à une simple transmission de connaissances. Son existence devrait pouvoir répondre aux attentes d’acteurs qui déplorent leur isolement. Elle reflète le projet d’une Cité qui persiste à faire de l’École le fondement et le modèle d’une démocratie renouvelée. L’affectation des personnels peut-elle continuer d’ignorer les attentes de l’établissement ? La formation continue peut-elle être construite indépendamment des équipes et des contrats d’objectifs ? L’(auto-)évaluation des personnels, réalisée à l’aune de la réussite des élèves, peut-elle s’abstraire de cette dimension collective ?

Ces ambitions ne recoupent-t-elles pas in fine celle de la valorisation des artisans de l’École ? De leur reconnaissance et de leur bien-être ? De la réussite des élèves et du projet républicain ? »

Gérald Chaix. Président du Conseil scientifique

retrouvez les actes du colloque dans le numéro 163 (2019/3) de la revue Administration et Éducation :

Colloque régional de l’AFAE : “Vers quelle école à l’horizon 2050 ?” [Académie de Versailles]

Samedi 11 janvier 2020 de 9 h à 13 h

Lycée Pasteur

21, boulevard d’Inkermann

92200 Neuilly-sur-Seine

La révolution technologique et numérique modifie en profondeur nos sociétés, bouscule notre rapport aux savoirs comme nos rapports humains et interpelle l’école dans sa mission fondamentale de préparer l’avenir. Dans un même mouvement, les progrès des sciences cognitives et le développement de l’intelligence artificielle interrogent notre manière de concevoir les apprentissages jusque dans leur finalité : à quelles compétences l’école doit-elle préparer les générations futures ?

Si dans un premier temps, l’école s’est montrée résistante à ces évolutions faute de formations adaptées, de moyens suffisants et par craintes des mauvais usages, elle s’empare aujoud’hui de ces nouvelles technologies et de ces apports scientifiques. Ces transformations redessinent la nature et les contenus des apprentissages et interrogent les pratiques professionnelles.
Cette mutation est rapide et s’accélère encore. Vers quelle école nous amène-t-elle ? A quoi ressemblera l’enseignement à l’horizon 2050 ? Réfléchir à ces questions, c’est s’interroger sur l’école d’aujourd’hui et sur les orientations à prendre dès maintenant.

L’AFAE-Versailles vous propose une matinée d’échanges autour des transformations actuelles et futures de notre système éducatif sous l’angle particulier de l’impact du numérique, des sciences cognitives et de l’intelligence artificielle.

  • Comment les recherches en sciences cognitives pourront-elles contribuer à améliorer les pratiques pédagogiques ? L’apprentissage de l’écrit et l’acquisition des compétences grapho-motrices font l’objet de recherches actuelles et dessinent de possibles évolutions futures.
  • Comment l’adaptabilité et la flexibilité qu’apportent les avancées technologiques se déclineront-elles dans les espaces et les bâtiments scolaires ? Si nous connaissons déjà les classes flexibles, les pratiques enseignantes de 2050 entraîneront sans doute d’autres besoins structurels.
  • Comment les nouveaux outils et l’intelligence artificielle, qui permettent une individualisation des apprentissages de plus en plus poussée, pourront-ils aussi contribuer à l’émergence de nouvelles humanités ? Intelligence collective, créativité, sens critique, émancipation citoyenne sont autant de clés pour relever les défis de demain.

Cette matinée du samedi 11 janvier 2020 se veut un temps de partage d’expérience et de sens, un temps de réflexion prospective, un temps où chacun trouvera, nous l’espérons, de quoi nourrir son désir d’avenir.

Avec la participation de Son-Thierry Ly (fondateur de DIDASK), Denis Alamargot (professeur en psychologie cognitive à l’Université Paris Est Créteil) et Laurent Jeannin (maître de conférences à l’Université de Cergy – chaire « transitions des espaces éducatifs »). Une intervention sur l’intelligence artificielle est également prévue.

Retour sur les Numéryades en Île-de-France [Académies de Créteil-Paris-Versailles]

Dans le cadre de la première édition des Journées Franciliennes du Numérique, voulues par le Conseil régional, l’AFAE en partenariat avec la DNE et la DANE de Paris ont organisé au lycée Pierre-Gilles de Gennes / ENCPB (Paris 13e), le mercredi 20 mars 2019, les Numéryades en Île-de-France, un moment de réflexion sur les pratiques et les usages des ressources numériques : quelle place dans la pédagogie ?

Nous vous proposons un retour en vidéo sur cette journée :

Jean Marc MERRIAUX aux NUMERYADES : quel manuel numérique ?

 

 Philippe TAILLARD Numéryades / les ressources, quel choix ? (entretien avec Claude TRAN)

 

Eric BRUILLARD aux Numéryades : vous avez dit “ressource” ? (entretien avec Claude TRAN)

 

Numéryades en Île-de-France, programme :

  • 9h00 | Lancement des Numéryades 2019 par Gilles Pécout, Recteur de l’académie de Paris, recteur de la région académique Ile de France.
  • 09H30 | Conférence « Enseigner à l’heure du numérique » d’Éric Bruillard Professeur des universités à l’ENS Paris-Saclay, directeur du laboratoire STEF « Chercheur sur les questions de conception et d’usage des technologies issues de l’informatique dans l’éducation ».
  • 10h30 | Grand témoin : présentation du projet « Lycée 4.0 » de la Région Grand-Est par le DAN de Strasbourg (Marc Neiss) et responsable des affaires scolaires de la Région.
  • 11h10 | Débat « Quelle place pour les manuels numériques ? »
  • 12h30-14h | Présentation de manuels et des ressources numériques dans le hall

Compte-rendu du XXIe colloque inter académique [Académies de Nantes et Rennes]

XXIe colloque interacadémique Nantes – Rennes

Mercredi 30 janvier 2019 – Lycée Honoré d’Estienne d’Orves à Carquefou (44)

CONTRIBUTIONS :

 

  • Conférence de Alain Bouvier, Professeur associéà l’université de Sherbrooke, Rédacteur en chef de la revue internationale d’éducation de Sèvres, Recteur et Président d’honneur de l’AFAE : «Territoires intelligents»

A. Bouvier Nantes – 2019

 

  • Conférence de Sébastien Pesce, Professeur des universités en sciences de l’éducation, Membre du conseil scientifique du réseau international francophone «Recherche Avec» : «Organisations apprenantes: à l’école, au collège et au lycée»

S. Pesce Nantes 2019

 

  • Ateliers :

1. Quelle liaison 1eret 2nd degré, pour qui? pour quoi? Comment le pilotage horizontal peut-il favoriser le passage vers un réseau apprenant ? Quel fonctionnement? Quelle incidence sur les modalités d’action des individus au sein du réseau, sur leur pouvoir d’agir?

Personnes ressources: Frédéric Dibon, Principal de collège; Éric Brachet, IEN ; Fabienne Ridoret enseignante en section internationale ; Olivier Tabary, professeur d’histoire géographie en section internationale

Synthèse atelier 1

2. On enseigne comme on est ! Clarifier les valeurs personnelles au service des gestes professionnels. La maîtrise des compétences professionnelles, l’autorité, la capacité à gérer une classe, sont actuellement posées comme de nécessaires «qualités d’être» qui participent pleinement des critères d’appréciation d’un «bon» enseignant. En formation initiale et continue, on apprend l’usage de nombreux instruments didactiques et pédagogiques, des techniques diverses et variées en appui d’outils du maître… mais on apprend peu à évaluer l’usage que l’on fait de soi-même. Etre au clair avec soi, avec ses valeurs, aide l’enseignant à mieux enseigner. Comment susciter de la curiosité sur cette matière humaine, riche, complexe, qui permet à tout professeur de faire des ponts entre l’intime personnel et le collectif professionnel ?

Personne ressource: Vincent Paré, Inspecteur Éducation nationale premier degré

Synthèse atelier 2

3. Le collectif, une donnée professionnelle à faire émerger auprès des équipes Dans le cadre d’un projet initié par la Cardie de Nantes au moment de la mise en place de la réforme du collège, quelques établissements dits«pionniers» ont été accompagnés pendant deux ans autour de la thématique du travail collectif et du collectif de travail. L’idée était de comprendre et de renforcer ce qui, dans le collectif, permettait à ces établissements d’avancer.La démarche proposée a permis de révéler une typologie de collectifs, d’explorer les conditions qui permettent à un collectif de se constituer, mais aussi de percevoir ce que cela apporte aux élèves. En partant d’un exemple, l’accompagnement de l’un de ces collèges, l’atelier se penchera sur les questions suivantes:Comment créer ces collectifs? Que peut apporter un collectif d’accompagnateurs à un collectif d’établissement? Quelles modalités d’accompagnement ont pu s’avérer pertinentes?

Personnes ressources : Emmanuel Gauthier, Ancien principal du collège de Doué la Fontaine dans le 49, Anne Françoise Jego, IPR d’espagnol et Jean Pierre Marquet, IPR d’arts plastiques.

Synthèse atelier 3

4. Oser le numérique pour faire collaborer les élèves et les adultes. Depuis la rentrée 2015, le projet MEAN (Mathématiques Ensemble dans l’Académie de Nantes) propose aux élèves des classes de cycle 3 des défis mathématiques. Si du côté des élèves, il s’agit pour eux de collaborer pour résoudre des problèmes, cette action pédagogique contribue à la recherche de cohérence et de cohésion entre les enseignants d’un réseau de collèges, dans une logique de parcours d’élève. Après une description générale du projet, l’atelier interrogera plus particulièrement en quoi celui-ci transforme-t-il les postures professionnelles de chacun ?

Personnes ressources : Laurent Drault , Inspecteur, et Anne Gouvenou Auffray, enseignante en école primaire

5. Un réseau de professionnels public/privé pour le raccrochage scolaire ? Comment s’assurer d’activer l’ensemble des services et structures participant au suivi d’un jeune ? Une cellule de veille organisée à l’échelle d’un secteur géographique réunissant des services de santé, sociaux, de prévention, des établissements scolaires publics et privés est peut-être un élément de réponse. Et pourquoi pas en plus développer une culture commune ?

Personnes ressources : Etienne Bridonneau , chef du service prévention jeunesse de la communauté d’agglomération des Sables d’Olonne. Philippe Prudor, proviseur du lycée professionnel Eric Tabarly à Olonne sur Mer.

6. Pourquoi évaluer le fonctionnement de l’établissement? Quels sont les enjeux? Comment l’évaluation du fonctionnement d’un établissement peut-il faire sens à chaque membre de la communauté éducative pour concourir à créer du collectif ? Quelle exploitation en faire, à court et à plus long terme ?

Personnes ressources: Dominique Faure, Proviseure, et Véronique Bluteau-Davy, inspectrice

Synthèse atelier 6

7. Quels collectifs pour professionnaliser aujourd’hui?: Exemple de mutualisation et de travail collaboratifentre enseignants. Thierry Bussyet Philippe Jottreausont conseillers pédagogiques 1erdegré. Ils ont institué en 2015 un réseau de valorisation des pratiques pédagogiques favorisant la réussite des élèves sur le territoire de la circonscription des Sables d’Olonne. Ils s’appuient pour cela sur des vidéos réalisées dans les classes des enseignants participant de ce travail collaboratif. Ce réseau contribue au développement professionnel des enseignants en formation par une valorisation et une diffusion entre pairs de pratiques pédagogiques actives et bienveillantes, centrées sur l’apprenant, qui favorisent l’engagement et la réussite des élèves.Comment la professionnalité partagée peut-elle permettre de faire émerger le potentiel d’expérience de chacun?

Personnes ressources: Thierry Bussy et Philippe Jottreau, conseillers pédagogiques 1erdegréen Vendée

8. Construire une communauté d’apprentissage entre les élèves et le professeur? L’intelligence collective ne se décrète pas,elle se construit. Comment enfavoriser l’émergence pour la classe ?De quels outils l’enseignant peut-il disposer pour que la classe devienne “apprenante” ?

Personne ressource: Laure Legurun, professeure de SES

Synthèse atelier 8

9. Enquêtes climat scolaire: comment les enquêtes nationales climat scolaire contribuent-elles à mobiliser tout le personnel d’un établissement? Le ministère propose depuis plusieurs années un outil d’évaluation externe pour mesurer le climat scolaire. Elle se compose de deux enquêtes anonymes, l’une à destination des élèves et l’autre à destination des personnels. L’analyse des résultats permet de produire une photographie du climat de l’établissement, de l’école. Déployé dans l’académie de Nantes, de nombreux chefs d’établissements et directeurs d’écoles s’en sont emparées. A partir d’un témoignage à deux voix, celle de l’analyse externe et celle d’un principal de collège, l’atelier s’interrogera sur: comment les enquêtes nationales climat scolaire permettent-elles de se mobiliser collectivement au sein d’un collège ? Quels types d’analyses sont proposés? Que fait-on des résultats rendus? Quels bénéfices relevés? A quoi faut-il faire attention?

Personnes ressources : Françoise Hueber-Mousset, IA IPR honoraire et Jean Christophe Templeraud, Principal de collège.

Synthèse atelier 9

 

  • Témoignage du grand témoin Alain Bouvier

Synthèse A. Bouvier grand témoin