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Série “Ruptures”

Revue ADMINISTRATION & ÉDUCATION

Série « RUPTURES »

 

TROIS NUMÉROS POUR MIEUX APPRÉHENDER LES GRANDES MUTATIONS EN COURS DANS LE SYSTÈME ÉDUCATIF FRANÇAIS

Nous avons le plaisir de vous présenter la série « Ruptures » de notre revue Administration & Éducation. Le dernier numéro paru, Ruptures 3 : École et humanité(s) (n° 167 – 2020/3), vient terminer cette série de trois numéros qui abordent les grandes ruptures en cours dans le système administratif français.

La série « Ruptures » a commencé avec un numéro portant sur la question des territoires (Ruptures 1 : Les nouveaux territoires de l’école, n° 162 – 2019/2), et a été complétée par un numéro consacré à la question des migrations (Ruptures 2 : École et migrations. L’école de la Républiques est-elle accueillante ?, n°166 – 2020/2).

Avec la série « Ruptures », ce sont trois numéros pour vous aider à mieux appréhender les mutations en cours à l’école, avec des analyses de chercheurs de différentes disciplines (économie, géographie, histoire, philosophie, sociologie, sciences cognitives, sciences de l’éducation…), mais également des contributions expertes d’acteurs de l’éducation.

Télécharger la présentation des numéros "Ruptures"Présentation des numéros :


Ruptures 1 : Les nouveaux territoires de l’école

Administration & Éducation n° 162 – 2019/2

Coordonné par Alain BOISSINOT et Philippe CLAUS

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Ce premier numéro de la série « Ruptures » étudie les relations de l’école avec son espace. Trois géographes, un économiste et un sociologue interrogent les territoires où apprennent les élèves. La population des jeunes à scolariser varie dans l’espace et dans le temps. Ces inégalités démographiques contraignent le système éducatif à s’adapter à la demande de formation initiale. Métropolisation et désindustrialisation génèrent ainsi des inégalités économiques et démographiques. L’inégale répartition des non diplômés chez les plus de quinze ans oppose, par exemple, les académies d’Outre-mer et de la vieille France industrielle rurale et urbaine du nord à celles du sud. Les « métropoles millionnaires » et autres grandes aires urbaines concentrent les plus diplômés. Ces dimensions socio-économiques et démographiques créent des contextes géographiques très inégaux sur lesquels se développe le système éducatif.

Plusieurs articles interrogent les emboitements d’échelles qui interviennent pour comprendre les relations du système éducatif avec la diversité des territoires. Les auteurs, acteurs de l’éducation, montrent ainsi comment le ministère de l’Éducation nationale, les acteurs sociaux, les inspecteurs, les chefs d’établissements, s’approprient l’espace, et comment les enseignants eux-mêmes peuvent intégrer cette dimension essentielle dans leur formation et dans leurs interventions.

Par ailleurs, les nouvelles régions et la place croissante des communautés de communes interrogent le pilotage du système. Dans des contextes socio-spatiaux inégaux, l’Éducation nationale et les collectivités territoriales déploient des ressources (humaines, budgétaires, offres de formation…) qui sont aussi différentiées selon les territoires


Ruptures 2 : École et migrations . L’école de la République est-elle accueillante ?

Administration & Éducation n° 166 – 2020/2

Coordonné par Claude Bisson-Vaivre et Isabelle Klépal

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Deuxième de la série « Ruptures », ce numéro aborde la délicate question des migrations.

Les phénomènes migratoires s’imposent à l’école. Scolariser des enfants ailleurs que dans leur territoire de naissance, hors de leur culture d’origine, former des jeunes dont le parcours est une succession de ruptures, sonnent aujourd’hui comme autant de gageures pour notre école. Adossée aux valeurs républicaines, l’école française qui s’affirme ouverte au monde, peine à reconnaître la réalité des singularités, à proposer une politique éducative cohérente entre droits de l’enfant et contraintes administratives. Face à ces enfants d’ailleurs, qu’ils soient primo-arrivants, issus de l’immigration ou jeunes non accompagnés, l’école parvient-elle à assurer la mission éducatrice que lui confère la Nation ? L’inclusion, concept désormais installé depuis deux ou trois années s’applique-t-elle aux élèves issus de l’immigration ? Bref, l’école de la République est-elle accueillante ?

Les élèves nouvellement arrivés sur notre territoire sont des élèves à besoins éducatifs particuliers que la littérature réglementaire reconnaît peu comme tels. A ne pas vouloir entrer dans la distinction des élèves, au risque de stigmatisation et au nom de l’égalité, n’a-t-on pas amplifié la difficulté scolaire et sociale de ces jeunes et de leurs familles ? En s’approchant de cette population particulière et très diversifiée, souvent marquée par la pauvreté et la précarité, ne touche-t-on pas aussi à l’exercice de la parentalité dans un système qui ne cesse de promouvoir la coéducation ? L’École en a-t-elle pris conscience dans ses modalités d’accueil, d’orientation et d’enseignement ? Arrivés ici avec leur propre culture, avec des projets d’avenir mal définis, ces jeunes découvrent une dure réalité que les réseaux sociaux leur avaient trop souvent cachée. Les femmes et les hommes qui animent notre système éducatif font un travail remarquable, souvent généreux et inventif, auprès de ces élèves et de leurs familles. Mais sont-ils suffisamment formés à cet accueil qui les met en face de jeunes à l’histoire scolaire erratique, voire inexistante, avant de faire de la langue un obstacle à la communication ? Leur engagement se heurte à des interrogations sans réponse institutionnelle mais trouve parfois l’appui de réseaux associatifs. Encore faut-il que cet univers complexe de l’aide aux migrants soit connu et partage les valeurs de notre République.

À côté d’analyses des nombreux dispositifs et structures qui n’échappent pas au millefeuille institutionnel ou à la constellation désordonnée, chercheurs et praticiens livrent des approches renouvelées, parfois inattendues. À bien des égards, l’universalité prétendue de l’école française est mise en question.


Ruptures 3 : École et humanité(s)

Administration & Éducation n° 167 – 2020/3

Coordonné par Alain Boissinot et Gérald Chaix

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Réforme des lycées, de la voie professionnelle, des procédures d’orientation vers l’enseignement supérieur, des articulations entre le premier degré et le collège, des modes de pilotage du système éducatif… : notre système de formation connaît de profonds renouvellements, voire des ruptures. Mais l’urgence et les contraintes d’organisation font que ces transformations sont d’abord pensées et débattues en termes de structure, alors que c’est sur le projet même de formation qu’il faudrait s’interroger, comme l’avait bien vu Émile Durkheim au moment des réformes qui marquèrent le passage du XIXe au XXe siècle.

Les questions concernant les finalités de l’enseignement, les publics accueillis, les disciplines enseignées, les méthodes pédagogiques mises en œuvre n’ont certes pas cessé d’accompagner l’histoire de l’école. Mais les défis se présentent aujourd’hui de façon particulièrement radicale. Le terme « humanités » a longtemps désigné, non sans contestations, des formations avant tout littéraires : on sait à quel point celles-ci sont aujourd’hui en perte d’influence et d’effectifs. Elles s’appuyaient sur l’étude de langues anciennes qui cherchent aujourd’hui un nouveau sens autour de la notion de « langues et cultures de l’Antiquité ». Mais surtout elles se voulaient au service d’un projet global que l’on pouvait qualifier d’humaniste.

Quelle pertinence ce modèle peut-il garder, au moment où les mutations scientifiques et techniques conduisent à évoquer l’hypothèse d’une « transhumanité » ? Les sciences cognitives, les usages numériques, le développement de l’intelligence artificielle, ouvrent des perspectives inédites. Quels sont les savoirs de référence qui permettraient aujourd’hui d’assurer la cohérence d’un vrai projet de formation ?

Conjuguant des regards rétrospectifs et prospectifs, ce numéro tente de proposer des éléments de réponse à une question qui concerne la société autant que son système éducatif : l’école peut-elle, en définissant de nouvelles humanités, être le lieu où s’élabore et s’expérimente un humanisme pour le XXIe siècle ?